WP3 : Expérimentations in-situ

Le WP3 regroupe l'ensemble des expérimentations réalisé sur des zones expérimentales réelles. Elles portent à la fois sur le comportement quasi-statique des sols et des ouvrages liés au creusement du tunnel, mais également au comportement dynamique et à la transmission de vibrations entre tunnel et fondation.

Essais in-situ quasi-statique

Crédit photo : Université Gustave Eiffel

La Construction d'un tunnel peut avoir un impact sur le sol ainsi que sur les fondations sur pieux qui soutiennent des structures existantes dans la zone d'influence du tunnel. Le sol à proximité du tunnel est soumis à des variations en termes de contraintes, de déformations et de pressions interstitielles principalement. Par conséquent, les fondations profondes situées à proximité sont susceptibles d'être affectées par les travaux (tassement, soulèvement, tassement différentiel, etc.). Ces effets sont fortement liés au processus de creusement d'une part, mais ils sont aussi liés aux conditions géologiques et géotechniques des tunnels, des pieux et de leurs positionnements respectifs.

Dans le cadre du projet E-Pilot, trois actions sont envisagées  dans le cadre d'un projet de tunnel en construction (Grand Paris Express et/ou extension des réseaux de métro de Toulouse Métropole) :

  • Une instrumentation renforcée (inclinomètre, fibre optique, CPI, etc.) sera mise en place pour observer le comportement sol en surface et en profondeur lors de l’approche et du passage du tunnelier (instrumentation sacrificielle dans l'axe du tunnelier).
  • Des pieux-test de petits diamètres et entièrement instrumentés (fibre optique, corde vibrante, etc.) seront réalisés spécifiquement dans le cadre de ce projet. À l'aide des moyens expérimentaux de l'Université Gustave Eiffel (bâti de chargement mobile) ces pieux seront testés continûment au cours du passage du tunnelier. Ces essais permettront de s’intéresser plus spécifiquement au pieux élancés plus susceptibles d'être impactés du fait de leur inertie plus faible.
  • Sous réserve d’identifier un site expérimental, il est envisagé instrumenter des structures existantes à proximité du tunnel en projet.

Le choix des sites expérimentaux sera défini en collaboration avec les Maîtres d'Ouvrage partenaires du projet de recherche : la Société du Grand Paris et TISSEO Ingénierie.


Les résultats de ces travaux permettront de mieux comprendre l'influence du processus de creusement du tunnel sur le sol et les pieux isolés, notamment à la lumière des résultats des essais de laboratoire du WP2. Enfin, les résultats serviront à affiner et améliorer les modèles numériques développer dans le WP4 et ainsi qu'à démontrer leur robustesse.

Mesure dynamique in-situ

Les vibrations générées lors du creusement d'un tunnel peuvent avoir un impact : sur les structures, sur leurs équipements ainsi que sur leurs usagers. Ce problème est particulièrement prégnant en milieu urbain et est une préoccupation majeure des maitres d'ouvrages de ces projets.

Dans le cadre du projet E-Pilot, deux actions sont envisagées dans le cadre des projets en cours et conduits par les maitres d'ouvrages partenaires du projet :

  •  D'une part, l’objectif est de réaliser des campagnes de mesures complémentaires aux données de la littérature.  Cette campagne utilisera des capteurs synchronisés qui seront positionnés en surface, dans le tunnelier, et (sous réserve d'opportunité) dans des fondations profondes ou sur les radiers de bâtiments existants.
  • D'autre part, si cela est techniquement possible, la campagne de  mesure sera complétée par un dispositif de mesure de vibration dans le sol au plus près du tunnelier afin d'en étudier la propagation. À cet effet, des capteurs seront positionnés dans quatre forages verticaux situés dans l'axe et de part et d'autre du tunnel. Cela permettra d’examiner le comportement dynamique du massif de sol selon la position et l'avancement du tunnelier.

Ces mesures permettront de comprendre les phénomènes de rayonnement des vibrations induites par le tunnelier et de donner des ordres de grandeur des nuisances vibratoires aux acteurs des travaux souterrains.

Ce travail expérimental permettra également de nourrir le travail numérique et analytique du WP5.

Essai de convergence in-situ

Crédit photo : Société du Grand Paris / Gérard Rollando

La convergence des tunnels est l'un des problèmes qui affectent la performance des tunnels à la fois pour des raisons de sécurité et, mais aussi pour l'impact sur les structures avoisinantes en induisant des mouvements du sol. Habituellement, la convergence est estimée sur la base d'une étude conventionnelle du sol, de l'expertise du praticien et d'études paramétriques impliquant de nombreuses modélisations numériques. Afin d'améliorer cette pratique, ce travail à pour but de proposer un protocole de test innovant adapté aux excavations et aux structures souterraines.

L'objectif est de développer un test basé sur l'utilisation d'équipements disponibles dans le commerce (sondes pressiométriques) de manière innovante, afin de faciliter un transfert rapide vers l'industrie. Le principe de ce test serait alors de reproduire les sollicitations particulières que subissent les couches de sol lors du passage du tunnelier. Il reproduirait ainsi l'évolution des contraintes entre l'état initial et l'état final autour de l'excavation (creusement sous pression de boue, décharge contrôlée, réinjection, etc.). Ce type de test pourrait être conduit verticalement comme horizontalement depuis une excavation de grande profondeur.

Cette approche aurait l'avantage de pouvoir simuler facilement différentes spécificités géométriques ou procédurales du creusement d'un tunnel dans un massif intact. De même, ces tests pourraient être réalisés préalablement au creusement du tunnel le long de son tracé, permettant alors d'anticiper les paramètre de creusement à imposer au tunnelier pour limiter les effets sur les sols environnants.

Dans le cadre du projet E-PILOT, des développements technologiques seront également présenté afin d'améliorer la précision des mesures de pression et volume au plus près de la sonde.